Nef
en berceau – Bas côtés en arêtes - TRIBUNES
Il
peut
paraître bizarre d’introduire ce type d’élévation dans
le chapitre consacré aux voûtes d’arêtes alors qu’il n’y
a aucun lien logique entre tribunes et voûtes d’arêtes.
Les premiers édifices avec tribunes avaient des
bas-côtés couverts de voûtes en arête, et comme le fil
conducteur de ce site est le couvrement, voilà pourquoi
nous introduisons ici l’élévation avec tribunes qui fut
développée jusqu’à l’époque gothique.
La
progression
des techniques utilisées jusqu’ici (plafond en bois,
berceau en pierre, voûtes arêtes) ont permis de
construire toujours plus haut et plus clair, le maximum
a été atteint avec Vézelay dont
la
nef est voûtée d’arêtes (10m
de large x 18m de haut).
Pour
monter
plus haut il fallait contrebuter plus haut, c’est ce que
permet
l’élévation
avec les
tribunes
qui consiste à ajouter un étage au dessus des
collatéraux.
La
technique
des
tribunes avec la technologie romane a
été
largement
développée en Auvergne
avec une nef en
berceau
et
des bas
côtes
voûtés
d’arêtes. Ces
édifices
nous sont parvenus intacts n’ayant subi aucune
transformation majeure au cours des temps.
La
Normandie
nous a légué quelques édifices dotés de tribunes mais
ils ont été lourdement transformés au cours des siècles
comme l’Abbaye
aux
Hommes
à
Caen ou
gravement
déconstruits
à
Jumièges.
La
technique
des
tribunes fut utilisée jusqu’au milieu
du 12ème siècle
par
les architectes gothiques.
Alors
que
les architectes-ingénieurs d’alors s’ingéniaient à agrandir
les
ouvertures
et
à en augmenter le nombre pour
faciliter l’accès de l’église aux fidèles, l’accès aux
tribunes a toujours été réduit au strict minimum :
quelques escaliers hélicoïdaux si étroits qu’ils ne
permettent même pas à deux personnes de s’y croiser.
Dans
les
églises auvergnates les tribunes sont si sombres et les
ouvertures vers la nef
si exigües qu’il est difficile d’imaginer que
ce fut un lieu de rassemblement des fidèles pour
participer au culte.
Dans
les
églises gothiques, comme nous le verrons, la luminosité
est satisfaisante et les ouvertures sur la nef sont
spacieuses. Les rambardes, quand elles existent, ne sont
que des ajouts modernes et les escaliers d’accès sont
aussi limités que dans les églises d’Auvergne. Donc même
chez les gothiques les tribunes n’avaient
vraisemblablement aucune fonctionnalité liée au culte
sauf peut-être la présence de choristes en nombre
limité.
Édifices
à 3 nefs avec tribunes sans fenêtres hautes
Les
églises
romanes auvergnates à tribunes ont une nef centrale
voûtée en berceau et des bas-côtés voûtés en arêtes. La
tribune est voûtée en demi-berceau. Les ouvertures de la
tribune vers l’extérieur sont très
petites.
Certaines
églises
auvergnates
ont, proche de l’entrée occidentale, deux colonnes
engagées surmontées d’un chapiteau qui ne supporte rien.
A ce jour leur fonction demeure toujours inexpliquée
Le
schéma
ci-dessous
montre comment
les tribunes
permettent
de
contrebuter
la poussée de la voûte à sa naissance.
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