L’abbaye
bénédictine
de Saint Denis fut fondée au VIIème
siècle. Nous ne savons quasiment rien de l’abbatiale
carolingienne que l’abbé Suger entrepris de rénover au
début du XIIème
siècle. Seuls les vestiges d’une partie de la crypte
carolingienne demeurent accessibles.
Élu
abbé
en
1122,
Suger
entreprend
la
reconstruction
de
l’église
carolingienne
trop
petite en commençant en 1136 à
l’ouest
par le massif occidental et le narthex qui fut consacré
le 9 juin 1140. Le 13 juillet 1140 le chantier du
nouveau chœur est engagé. Il sera consacré le 14 juillet
1144. Nous ignorons quelle était l’élévation intérieure
du chœur et les dispositions du chevet puisque ces
parties ont été entièrement reprises au XIIIème
siècle par l’architecte Pierre de Montreuil.
L’œuvre
de
l’abbé Suger est remarquable sur plusieurs points :
-
La rapidité avec laquelle les travaux furent exécutés
qui témoigne d’une part de la compétence et du
savoir-faire du maître d’œuvre et de ses équipes ainsi
que de leurs talents d’innovateurs, d’autre part des
importantes ressources financières qu’il a su réunir.
-
Les
dispositions
du chœur avec le double déambulatoire ouvrant sur des
chapelles peu profondes augmentant considérablement
l’effet d’espace et de volume ainsi que la luminosité.
-
La
mise
en œuvre d’un voûtement ogival parfait dans les travées
droites du narthex sur une hauteur conséquente.
-
A maîtrise totale du voûtement en ogive pour couvrir
dans le déambulatoire et les chapelles rayonnantes les
surfaces les plus variées : rectangles, trapèzes,
demi-cercles, portions de cercles avec une parfaite
harmonie.
Il
faut
toutefois
noter
que
les portées des voûtes de Saint Denis
tant
dans
le narthex que
dans
le
déambulatoire sont encore
de faibles
dimensions.
Les voûtes du narthex, d’environ 4 mètres de portée,
sont contrebutées par l’imposante masse de la façade
occidentale avec ses deux tours. Les voûtes du
déambulatoire du chœur sont légères avec de très petites
portées et de faible hauteur donc faciles à contrebuter
à l’extérieur par les contreforts du chevet.
En
ce milieu du XIIème
siècle les nefs couvertes d’ogives en Île de France sont
encore rares et balbutiantes. La première nef couverte
d’ogives avec une portée significative est celle de
l’église de La Ferté Alais avec une largeur de 9,80 m.
(Voir
la page La voûte d’ogive ainsi que celle
consacrée à cet édifice).
Au
XIIIème
siècle,
les travaux
de
reconstruction de la tour nord de la façade, frappée par
la foudre, commencèrent en 1219. Puis
le
transept,
la
nef et
l’élévation
du chœur que nous
admirons aujourd’hui ont
été
reconstruits. Les travaux,
conduits par Pierre de Montreuil, commencèrent en 1231
et furent
achevés en 1281.
A cette époque, contemporaine des cathédrales d’Amiens,
de Reims, de Saint-Pierre de Beauvais et de la Sainte
Chapelle, les techniques de la construction gothique
étaient parfaitement maîtrisées.
En
1771
Soufflot, l’architecte du Panthéon, voulut agrandir
l’accès à la basilique, comme il le fit à Notre Dame de
Paris, en supprimant le trumeau central et les 20
statues-colonnes du portail principal.
La
Révolution
causa d’importants dégâts à l’édifice, les tombeaux des
rois furent profanés, avant de le transformer en en
entrepôt de céréales puis en hôpital militaire.
La
tour
de 86
m érigée au XIIIème
siècle, à nouveau frappée par la foudre au
XIXème
siècle
en 1846 et maladroitement restaurée fut démolie par précaution.
Un
projet
engagé en
2015
prévoit
de la reconstruire à l’identique avec sa flèche.
|