La
cathédrale
Notre Dame de Laon domine la ville haute médiévale et la
campagne environnante. Sa silhouette
est
surprenante
par
son équilibre géométrique. Le chœur (10 travées) et la
nef (11 travées) s’équilibrent autour d’un transept
monumental dont les extrémité sont pourvues de deux
tours et la croisée surmontée d’une imposante tour
lanterne. La façade occidentale est
encadrée de deux hautes tours, d’abord carrées
puis octogonales, où figurent des statues de bœufs qui
semblent veiller sur la cité. L’origine de cette
fantaisie, unique dans l’histoire de l’architecture
religieuse médiévale, serait un hommage que les
constructeurs de la fin du XIIème
siècle auraient rendu à leurs prédécesseurs qui, en
1112, ont restauré la cathédrale romane gravement
endommagée par un incendie lors d’une insurrection
communale.
Ce
remarquable
édifice, qui semble l’aboutissement de la structure
gothique à quatre niveaux avec tribunes, présente une
étonnante homogénéité alors qu’il a été construit et
reconstruit durant presque un siècle.
Voici
son
histoire résumée en quelques lignes.
La
cathédrale
gothique, que nous admirons aujourd’hui, remplaça une
cathédrale romane érigée vers l’an mil et qui fut
gravement endommagée par une révolte communale et
restaurée au début du XIIème
siècle vers 1112-1113.
1155
– 1170 :
construction du chœur gothique à trois travées avec une
abside semicirculaire, une élévation à quatre niveaux et
des
parties
orientales
du transept. Ce chœur primitif devait être achevé vers
1164 lorsque les reliques de Saint Béat y ont été
transférées.
1170
– 1185 : le
transept est achevé ainsi que la tour lanterne qui
surmonte la croisée.
1185
– 1200 :
achèvement de la nef avec
la même élévation à quatre niveaux que celle du chœur.
Elle
comporte 11
travées dont 10 sont couvertes par des voûtes
sexpartites.
1205
– 1220 :
reconstruction du chœur.
L’abside semicirculaire est remplacée par 7 travées
supplémentaires qui respectent le
style et l’ordonnancement des trois premières travées et
se
terminent
par
un chevet plat.
1238
:
dédicace de la cathédrale.
1250
:
des flèches viennent coiffer la tour sud et la tour
sud-ouest. Elles seront détruites par les intempéries et
les assauts révolutionnaires.
Fin
XIIIème
et début XIVèmesiècle
:
vingt sept chapelles latérales sont construites entre
les contreforts de la nef et du chœur. La façade du
transept sud est refaite pour respecter l’effet de mode
: la rangée de simples fenêtres surmontée d’une rose est
remplacée par une grande baie flamboyante à six
lancettes. Cette transformation initialisée au transept
nord a été abandonnée pour ne pas compromettre
l’équilibre de l’édifice malgré l’épaississement des
contreforts pour épauler l’équilibre de la tour qui
aurait été affaibli par l’ouverture de la baie.
XVI
et XVIIème
siècles :
les chapelles latérales de la nef et du chœur sont
dotées de clôtures renaissances.
XIXème
siècle :
de très importantes restaurations sont engagées, sous la
direction de l’architecte Boeswillwald,
pour sauver l’édifice qui menace de s’effondrer.
|