La
cathédrale
Notre Dame que nous admirons aujourd’hui est
l’aboutissement d’une longue lignée d’églises qui se
sont succédées depuis le Vème
siècle, victimes d’incendies, vandalisées ou dévastées
lors des périodes troublées de l’histoire.
Ruinée
par
le
feu
en
1020,
la
cathédrale
du
IXème
siècle fut reconstruite par l’évêque Fulbert, presque
achevée en 1024 et dédicacée en 1037. Sa crypte de
dimensions exceptionnelles pour l’époque date des années
1020 à 1024.
En
1134
un
incendie
ravagea
la
ville
de
Chartes
et
endommagea
le
vestibule
qui
prolongeait
la
nef
vers
l’ouest.
On
entreprit
alors
la
construction
de
la
magnifique
façade
occidentale
avec
le
portail
royal
et
les
deux
tours
qui
l’encadrent.
En
1194
l’église
de
Fulbert,
alors
couverte
d’une
charpente,
fut
détruite par un incendie. La façade occidentale et le
portail royal, les deux tours et la crypte furent
épargnés. Dès l’année suivante, en 1195, la
reconstruction de la cathédrale fut engagée dans un
style totalement nouveau, le gothique. Cette rapidité
laisse supposer que la reconstruction de la cathédrale
de Fulbert avait été vraisemblablement envisagée depuis
plusieurs années.
Les
parties
sauvées
de
l’incendie
de
1194
furent
intégrées
dans
le
nouvel
édifice.
Le
gros
œuvre
était
presque
terminé
en
1220
et
la
dédicace
consacre
l’église
en
1260.
La
cathédrale
Notre
Dame,
de
style
gothique
rayonnant,
est
remarquable par son homogénéité, ayant été préservée
d’ajouts postérieurs d’un autre style (à l’exception de
la décoration du chœur) et des destructions dues aux
vicissitudes de l’histoire.
Au
XIVème
siècle,
en
1323,
la
chapelle
Saint
Piat
fut
construite
à
l’est
dans
le
prolongement
du
chœur,
sur
les fondations de la salle capitulaire du XIème
siècle. Puis elle a été mise en communication avec
l’église.
Au
XVIème
siècle la flèche flamboyante fut érigée au dessus de la
tour nord et le chœur fut clôturé.
Au
XVIIIème
siècle,
comme dans beaucoup d’églises à l’époque, le chœur fut
mis au goût du jour (aujourd’hui nous dirions relifté)
: imposant maître-autel avec un groupe sculpté
représentant l’assomption de la Vierge, décoration de
marbre, de stuc et de dorures, pavage en marbre.
Contrairement à Notre Dame de Paris où Viollet le Duc
avait supprimé ces ajouts lors de la restauration de
l’édifice pour redonner au chœur son authenticité
médiévale, les compléments du siècle des lumières ont
été conservés à Chartres et récemment restaurés.
La
cathédrale
a été l’objet d’importants travaux de restauration de
2009 à 2019. La polychromie, telle qu’elle aurait pu
être à l’époque médiévale, a été restituée, donnant à
l’église une clarté et une luminosité surprenante qui
contraste avec l’aspect sombre et austère de la pierre
nue que le XIXème
siècle avait mis à la mode dans de nombreuses églises.
Dans
le
reportage
photographique
ci-dessous
j’ai
volontairement
mélangé
des
vues
avant
et
après
restauration
pour restituer les impressions très différentes
ressenties en fonction de la décoration.
|