La
cathédrale
gothique de Bourges a remplacé une cathédrale romane
dont on ne sait pas grand-chose et dont le portail
occidental a été réemployé aux portails nord et sud de
la cathédrale actuelle. Elle
a été édifiée en deux campagnes distinctes, l’une à la
fin du XIIème
siècle et au début du XIIIème
siècle, l’autre dans la première moitié du XIIème
siècle. Le projet avait une emprise au sol bien plus
grande que l’ancien édifice roman (45 mètres de longueur
contre 125 mètres pour la cathédrale gothique).
La
dénivellation
du terrain de près de huit mètres à l’ouest nécessitait
la construction d’une structure de soutien pour
supporter le futur chœur. Cette église basse,
improprement appelée église souterraine ou crypte
alors qu’elle est inondée de lumière, a été édifiée aux
alentours de 1195 / 1200. La structure adoptée par
l’architecte est remarquable. Comme à Notre Dame de
Paris il a démultiplié le nombre de piles de l’intérieur
vers l’extérieur de l’abside afin d’aménager des
voûtains triangulaires pour le couvrement, plus faciles
à réaliser et offrant cette perspective aérée qui
augment la sensation d’espace.
Le
chœur,
situé au dessus, constitué d’une abside semicirculaire
et de cinq travées droites a été achevé vers 1214.
La
nef
de 8 travées est dans le prolongement du chœur sans
transept. Sa construction débuta en 1225 après une
interruption des travaux de près de dix ans, pour
s’achever vers 1250 avec l’achèvement de la façade
occidentale.
Les
travées
3 à 8 de la nef et 1 à 4 du chœur sont couvertes de
voûtes sexpartites.
Ici à Bourges la différence entre la taille des piliers
forts et des piliers faibles est assez peu marquée (1,60
m. contre 1,40 m.).
Les
porches
au
sud et au nord réutilisent le décor sculpté des portails
occidentaux de la précédente cathédrale romane.
La
façade
occidentale eut à faire face à de notoires incidents
techniques. La tour sud, érigée au XIIIème
siècle, s’est avérée fragilisée par des fondations
instables. Un pilier-boutant fut ajouté entre 1260 et
1280 pour contrebuter le déséquilibre. Une salle fut
construite au dessus du pilier au XIVème
siècle ce qui donne cette curieuse structure peu en
harmonie avec le reste de la façade.
En
1390
la
façade
fut
modifiée
avec
la
réalisation
des
deux
immenses
baies
et
la
rose.
La
tour
nord
du
XIIIème
siècle,
elle aussi fragile, s’effondra au XVIème
siècle, en 1506, en endommageant un partie de la façade.
Elle fut reconstruite dès 1508 en style gothique
flamboyant malgré l’époque renaissance et complètement
achevée en 1540. Le portail extérieur au nord de la
façade fut entièrement reconstruit et le portail
adjacent fortement corrigé.
La
crypte
abrite un musée lapidaire où sont exposés les fragments
du jubé de la cathédrale démantelé en 1760.
La
cathédrale
Saint Etienne de Bourges est remarquable par ses
dimensions qui la situent parmi les plus grandes
cathédrales gothiques mais aussi par son élévation
intérieure qui amplifie la sensation de grandeur. La nef
et les travées droites du chœur sont accompagnées de
deux collatéraux de chaque côté et l’abside d’un double
déambulatoire. L’élévation est à trois niveaux, grandes
arcades, triforium aveugle et fenêtres hautes.
L’originalité vient du fait que le premier collatéral
est plus de deux fois plus haut que le collatéral
extérieur. Il a une élévation aussi à trois niveaux avec
un triforium et des fenêtres hautes. Les grandes arcades
hautes de 18 mètres ouvrent complètement sur ces « secondes
nefs » de part et d’autre donnant une
luminosité remarquable à l’ensemble.
Nota
:
lors du reportage photographique en octobre 2013 la
toiture du chœur était en travaux. Certaines photos
souffrent donc de l’échafaudage qui ampute la
perspective.
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