Bibliographie

 

























 

Le site Roman-Gothique n’a pas la prétention d’être une thèse universitaire, aussi les textes ne font pas explicitement référence, par des renvois ou des notes de bas de page, aux livres qui m’ont enseigné ce qu’est l’architecture religieuse médiévale. Cette bibliographie succincte se limite aux principaux ouvrages que j’ai étudié et qui m’ont servi de "support de cours" dans mon modeste apprentissage d’autodidacte.

Pour les principaux ouvrages, je propose une très brève synthèse des points qui m’ont interpellé dans mon cursus.


Cliquez sur le nom de l’auteur pour accéder aux informations le concernant.



Eugène VIOLLET-LE-DUC


Auguste CHOISY


Pol ABRAHAM


Roland BECHMANN

John FITCHEN


John JAMES


Jules PILLET


Autres sources




VIOLLET le DUC, Eugène (1814 – 1879)


Dictionnaire Raisonné de l’Architecture Française du 11ème au 14ème siècle (1854 à 1868) : cet imposant ouvrage de près de 5 000 pages organisé en 9 tomes donne une description détaillée de l’architecture médiévale sur les aspects techniques et esthétiques que l’auteur met en perspective avec le contexte historique. Viollet-le-Duc développe les principes de stabilité des édifices et leurs méthodes de constructions en s’appuyant d’une part sur les hypothèses alors en vigueur et d’autre part sur les observations détaillées qu’il a pu faire lors de la restauration de certains édifices. Les explications sont largement illustrées par des croquis, des schémas, des vues en perspective et des épures de géométrie descriptive. Compte tenu de l’étendue et de la complexité du sujet il a organisé l’ouvrage sous la forme d’un dictionnaire pour faciliter « les recherches au lecteur, [et] présenter une masse considérable de renseignements et d’exemples qui n’eussent pu trouver leur place dans une histoire, sans rendre le discours confus et presque inintelligible » [Préface].

Les articles "Construction" et "Architecture" très largement développés par rapport aux autres chapitres constituent le socle de la description et de l’explication de l’architecture médiévale que Viollet-le-Duc voulait enseigner.

Dans cet ouvrage Viollet le Duc porte un regard très négatif sur les doctrines en vigueur depuis le 17ème siècle sur l’architecture. Il dévalorise les techniques dissociant les éléments de soutien des éléments de décoration. Il critique violemment les tendances architecturales de son époque.

Le Dictionnaire n’a jamais été réédité et ne peut s’acquérir qu’à des coûts astronomiques auprès de libraires spécialisés dans les livres anciens. Fort heureusement il est en totalité gratuitement accessible sur Wikisource.



Les Entretiens sur l’Architecture (1863 et 1872) : Dans cet ouvrage en deux tomes Viollet-le-Duc le contenu du cours qu’il prévoyait d’enseigner à l’École des Beaux Arts où il avait été nommé professeur d’histoire de l’art et d’esthétique. Très fortement contesté il a démissionné de ce poste pour préserver la liberté de ses idées face au conservatisme alors en vigueur. Il reprend alors sous forme "d’entretiens" les thèmes qu’il a développés dans le Dictionnaire et qu’il voulait enseigner. 

Cet ouvrage réédité en 1986 peut se trouver auprès de libraires spécialisés dans les livres d’occasion. Il est accessible sous Internet via Google-Books.




CHOISY, Auguste (1841 – 1909)


Histoire de l’Architecture (1899) : Cet ingénieur des Ponts et Chaussées a consacré la plus grande partie de sa vie à voyager pour étudier l’architecture à travers le monde, ses principes et leur évolution. L’ouvrage est consacré aux aspects techniques : la stabilité des édifices et les méthodes de construction. Une partie importante du livre, près d’un tiers, est consacré à l’architecture religieuse médiévale qu’il décrit avec une approche méthodique illustrée par de nombreux croquis. Il émet beaucoup d’hypothèses sur les procédés de constructions utilisés par les architectes médiévaux.


Auguste Choisy a également publié quelques ouvrages techniques sur l’art de bâtir chez les Romains, chez les Byzantins et chez les Egyptiens.

L’Histoire de l’Architecture a été rééditée en 1991 et peut se trouver auprès de libraires spécialisés dans les livres d’occasion. L’Histoire ainsi que les autres ouvrages cités ci-dessus  sont accessibles sous Internet sur le site www. augustechoisy2009.net à la rubrique "Choisy numérique".




ABRAHAM, Pol (1891 – 1966)


Viollet le Duc et le rationalisme médiéval (1934) : La conception de l’architecture médiévale de Viollet le Duc et d’Auguste Choisy a exercé une influence considérable sur les architectes et les archéologues pendant plus d’un de mi siècle. La thèse soutenue par Pol Abraham à l’Ecole du Louvre en 1933 remet totalement et brutalement en cause leurs théories. 


Malheureusement cette thèse, pas toujours bien argumentée du point de vue scientifique et rédigée de façon volontairement provocatrice, plutôt que d’avoir été une étape dans une meilleure compréhension de l’évolution de l’architecture, a suscité des réactions très vives qui ont plus tourné à une polémique entre experts plutôt qu’à un débat scientifique positif et constructif.


En fait la thèse de Pol Abraham poursuivait un double objectif. D’une part proposer une remise en cause de certaines hypothèses techniques formulées par Viollet le Duc et Choisy et d’autre part attaquer directement et violement la personne de Viollet le Duc dont l’aura et la référence systématique et permanente dans l’enseignement devenait sans doute insupportable. Rappelons nous que dans ses deux ouvrages, le Dictionnaire et les Entretiens, Viollet le Duc a constamment critiqué durement et méchamment ses contemporains.


La réponse précise et virulente, publiée dans le Bulletin Monumental de 1935, de Henri Masson, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, a placé le sujet à un niveau scientifique et technique trop haut pour qu’il puisse être repris par les archéologues et les historiens de l’art. La polémique s’est étiolée, il en est resté un débat binaire stérile sur l’ogive élément décoratif ou structurel bien vite tombé dans l’oubli.





BECHMANN, Roland (1919 – 2017)


Les Racines des Cathédrales (1981) : Roland Bechmann, architecte, géographe et historien, met en perspective la construction des cathédrales gothiques dans le contexte social, économique et technique de l’époque médiévale. Il aborde le sujet avec la vision d’un architecte constructeur.


Villard de Honnecourt, la pensée technique au 13ème siècle et sa communication (1993) : remarquable analyse technique et mathématique des croquis du carnet de Villard pour en extraire les connaissances de l’époque et leur utilisation pour construire. Roland Bechmann part du principe que ce carnet n’est ni un brouillon ni un simple carnet de notes mais un document de référence. Ainsi ce qui a pu apparaître pour certains historiens comme des maladresses, des erreurs ou de simples gribouillages est analysé en profondeur pour en trouver la signification profonde.


Carnet de Villard de Honnecourt (1996) : co-écrit avec A. Erlande-Brandenburg, R. Pernoud, J. Gimpel, cet ouvrage commente et explique les croquis du carnet de Villard de Honnecourt après avoir résumé son parcours et l’avoir situé dans le contexte de la construction des cathédrales.


Nota : l’ensemble du carnet est accessible via le site http://classes.bnf.fr/villard/feuillet.



FITCHEN, John (1905 – 1990)


The construction of gothics cathedrals (1961) : L’historien et architecte aborde la problématique des méthodes de construction des grands édifices gothiques avec notamment la question des coffrages, des échafaudages et de l’étaiement pour assurer l’équilibre et la stabilité de l’édifice durant sa construction. En l’absence de documents de l’époque il s’appuie sur des pratiques existantes encore aujourd’hui lorsque les constructeurs ne disposent que de faibles moyens techniques et il formule des hypothèses dont il démontre la pertinence.


Fitchen étudie l’art de la construction selon trois axes : les matériaux, la structure et les techniques de construction. La gestion d’un chantier que ce soit au Moyen Age ou de nos jours, obéit à trois préoccupations préalables majeurs : la planification, la préparation et la logistique. Enfin quelle que soit l’époque de la construction les contraintes que subit un édifice auxquelles les architecteurs ont dû faire face telles que l’humidité, les intempéries et le vent sont toujours les mêmes.



JAMES, John (né en 1931)


The templates makers of the Paris bassin (1989) : cet architecte australien a consacré sa vie à étudier le détail de la construction de près de 3 900 édifices romans et gothiques du bassin parisien pour en déterminer les étapes de la construction, la progression du chantier et les influences locales. Il a étudié en profondeur la cathédrale de Chartres.



PILLET, Jules (1842 – 1912)


Traité de stabilité des constructions (1895) : Leçons professées au Conservatoire National des Arts et Métiers et à l’Ecole Spéciale d’Architecture.

Pourquoi avoir étudié un cours enseigné au 19ème siècle alors que cette discipline a fortement progressé surtout avec le développement des outils de calcul numérique ? Pour avoir la connaissance des outils de modélisation mathématiques utilisés à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle pour les constructions en maçonnerie et qui ont été utilisés pour expliquer la stabilité des édifices religieux médiévaux. Ces modèles ont été développés et mis au point pour des matériaux continus et homogènes comme l’acier, la fonte ou le béton. Ils ont été extrapolés avec de grandes hypothèses simplificatrices aux matériaux discontinus et hétérogènes des constructions en maçonnerie (pierres, briques et mortier) pour la construction de ponts routiers ou de chemins de fer. Ils sont transposables à l’équilibre d’un arc doubleau ou d’un arc ogive mais sont totalement insuffisants pour décrire l’équilibre d’une voûte gothique.


Il est intéressant de noter qu’à l’époque un coefficient de sécurité de 3 était appliqué aux résultats des calculs. Ce facteur de sécurité permet de prendre en compte toutes les contraintes connues mais non calculables pour garantir la stabilité, le résistance et donc la longévité de l'édifice. Sa valeur a été fixée en comparant les résultats des calculs théoriques avec les valeurs mesurées sur un certain nombre d’édifices connus et réputés pour leur robustesse.



Autres sources documentaires


Parmi les autres sources documentaires citons :


-  La collection Zodiaque "La nuit des temps" ;

-  Les études de Jean Gimpel et de P. du Colombier sur le Moyen Age ;

-  De très nombreux articles du Bulletin Monumental et des actes des Congrès Archéologiques de la SFA ;

-  Les ouvrages de Camille Enlart et Louis Grodecki.

 

Ainsi que de nombreuses études et monographies publiées par des historiens de l’art.


Quatre ouvrages de vulgarisation synthétiques et remarquablement bien faits permettent d’apprendre le b-a-ba de la lecture de l’architecture religieuse. Ces recueils que je conseille aux amateurs, utilisent un peu le principe de la méthode globale où on apprend à reconnaître des formes (les mots) sans avoir besoin d’en reconnaître les composants ni d’en comprendre l’utilité (l’alphabet) :


-  "Principes et éléments de l’architecture religieuse médiévale" (Editions Fragile) ;

-  "L’art roman" et "l’art gothique" (Editions Aedis) ;

-  "Architecture religieuse romane" et "architecure relogieuse gothique" (Editions Ouest France).


Et je n’oublie pas les merveilleuses impressions artistiques et sensuelles qu’Auguste Rodin a développé dans son ouvrage "Les Cathédrales de France".