CHOISY,
Auguste
(1841 – 1909)
Histoire
de
l’Architecture
(1899) : Cet ingénieur des Ponts et Chaussées a
consacré la plus grande partie de sa vie à voyager pour
étudier l’architecture à travers le monde, ses principes
et leur évolution. L’ouvrage est consacré aux aspects
techniques : la stabilité des édifices et les
méthodes de construction. Une partie importante du
livre, près d’un tiers, est consacré à l’architecture
religieuse médiévale qu’il décrit avec une approche
méthodique illustrée par de nombreux croquis. Il émet
beaucoup d’hypothèses sur les procédés de constructions
utilisés par les architectes médiévaux.
Auguste
Choisy a également publié quelques ouvrages techniques
sur l’art de bâtir chez les Romains, chez les Byzantins
et chez les Egyptiens.
L’Histoire
de l’Architecture a été rééditée en 1991 et peut se
trouver auprès de libraires spécialisés dans les livres
d’occasion. L’Histoire ainsi que les autres ouvrages
cités ci-dessus sont
accessibles sous Internet sur le site www.
augustechoisy2009.net à la rubrique "Choisy numérique".
ABRAHAM,
Pol
(1891 – 1966)
Viollet
le
Duc et le rationalisme médiéval
(1934) : La conception de l’architecture médiévale
de Viollet le Duc et d’Auguste Choisy a exercé une
influence considérable sur les architectes et les
archéologues pendant plus d’un de mi siècle. La thèse
soutenue par Pol Abraham à l’Ecole
du Louvre en 1933 remet totalement et brutalement en
cause leurs théories.
Malheureusement
cette thèse, pas toujours bien argumentée du point de
vue scientifique et rédigée de façon volontairement
provocatrice, plutôt que d’avoir été une étape dans une
meilleure compréhension de l’évolution de
l’architecture, a suscité des réactions très vives qui
ont plus tourné à une polémique entre experts plutôt
qu’à un débat scientifique positif et constructif.
En
fait
la thèse de Pol Abraham poursuivait un double objectif.
D’une part proposer une remise en cause de certaines
hypothèses techniques formulées par Viollet le Duc et
Choisy et d’autre part attaquer directement et violement
la personne de Viollet le Duc dont l’aura et la
référence systématique et permanente dans l’enseignement
devenait sans doute insupportable. Rappelons nous que
dans ses deux ouvrages, le Dictionnaire et les
Entretiens, Viollet le Duc a constamment critiqué
durement et méchamment ses contemporains.
La
réponse
précise
et virulente, publiée dans le Bulletin Monumental
de 1935, de Henri Masson, Ingénieur en Chef des Ponts et
Chaussées, a placé le sujet à un niveau scientifique et
technique trop haut pour qu’il puisse être repris par
les archéologues et les historiens de l’art.
La polémique s’est étiolée, il en est resté un
débat binaire stérile sur l’ogive élément décoratif ou
structurel bien vite tombé dans l’oubli.
BECHMANN,
Roland
(1919
–
2017)
Les
Racines
des Cathédrales
(1981) : Roland Bechmann,
architecte, géographe et historien, met en perspective
la construction des cathédrales gothiques dans le
contexte social, économique et technique de l’époque
médiévale. Il aborde le sujet avec la vision d’un
architecte constructeur.
Villard
de
Honnecourt,
la pensée technique au 13ème siècle et sa
communication
(1993) : remarquable analyse technique et
mathématique des croquis du carnet de Villard pour en
extraire les connaissances de l’époque et leur
utilisation pour construire. Roland Bechmann
part du principe que ce carnet n’est ni un brouillon ni
un simple carnet de notes mais un document de référence.
Ainsi ce qui a pu apparaître pour certains historiens
comme des maladresses, des erreurs ou de simples
gribouillages est analysé en profondeur pour en trouver
la signification profonde.
Carnet
de
Villard de Honnecourt
(1996) : co-écrit avec A. Erlande-Brandenburg,
R.
Pernoud,
J. Gimpel,
cet ouvrage commente et explique les croquis du carnet
de Villard de Honnecourt
après avoir résumé son parcours et l’avoir situé dans le
contexte de la construction des cathédrales.
Nota :
l’ensemble
du carnet est accessible via le site http://classes.bnf.fr/villard/feuillet.
FITCHEN,
John
(1905 – 1990)
The
construction
of gothics
cathedrals
(1961) : L’historien et architecte aborde la
problématique des méthodes de construction des grands
édifices gothiques avec notamment la question des
coffrages, des échafaudages et de l’étaiement pour
assurer l’équilibre et la stabilité de l’édifice durant
sa construction. En l’absence de documents de l’époque
il s’appuie sur des pratiques existantes encore
aujourd’hui lorsque les constructeurs ne disposent que
de faibles moyens techniques et il formule des
hypothèses dont il démontre la pertinence.
Fitchen
étudie
l’art
de la construction selon trois axes : les matériaux, la
structure et les techniques de construction. La gestion
d’un chantier que ce soit au Moyen Age ou de nos jours,
obéit à trois préoccupations préalables majeurs : la
planification, la préparation et la logistique. Enfin
quelle que soit l’époque de la construction les
contraintes que subit un édifice auxquelles les
architecteurs ont dû faire face telles que l’humidité,
les intempéries et le vent sont toujours les mêmes.
JAMES,
John
(né
en
1931)
The
templates
makers
of the Paris bassin
(1989) : cet architecte australien a consacré sa
vie à étudier le détail de la construction de près de
3 900 édifices romans et gothiques du bassin
parisien pour en déterminer les étapes de la
construction, la progression du chantier et les
influences locales. Il a étudié en profondeur la
cathédrale de Chartres.
PILLET,
Jules
(1842 – 1912)
Traité
de
stabilité
des constructions
(1895) : Leçons professées au Conservatoire
National des Arts et Métiers et à l’Ecole
Spéciale d’Architecture.
Pourquoi
avoir
étudié
un cours enseigné
au 19ème
siècle alors que cette discipline a fortement progressé
surtout avec le développement des outils de calcul
numérique ? Pour avoir la connaissance des outils
de modélisation mathématiques utilisés à la fin du 19ème
siècle et au début du 20ème
siècle pour les constructions en maçonnerie et qui ont
été utilisés pour expliquer la stabilité des édifices
religieux médiévaux. Ces modèles ont été développés et
mis au point pour des matériaux continus et homogènes
comme l’acier, la fonte ou le béton. Ils ont été
extrapolés avec de grandes hypothèses simplificatrices
aux matériaux discontinus et hétérogènes des
constructions en maçonnerie (pierres, briques et
mortier) pour la construction de ponts routiers ou de
chemins de fer. Ils sont transposables à l’équilibre
d’un arc doubleau ou d’un arc ogive mais sont totalement
insuffisants pour décrire l’équilibre d’une voûte
gothique.
Il
est
intéressant
de noter qu’à l’époque un coefficient de sécurité de 3
était appliqué aux résultats des calculs. Ce facteur de
sécurité permet de prendre en compte toutes les
contraintes connues mais non calculables pour garantir
la stabilité, le résistance et donc la longévité de
l'édifice. Sa valeur a été fixée en comparant les
résultats des calculs théoriques avec les valeurs
mesurées sur un certain nombre d’édifices connus et
réputés pour leur robustesse.
Autres
sources
documentaires
Parmi
les
autres
sources documentaires citons :
- La collection
Zodiaque
"La nuit des temps" ;
- Les études
de
Jean Gimpel
et de P. du Colombier sur le Moyen Age ;
- De très
nombreux
articles du Bulletin Monumental et des actes des
Congrès Archéologiques de la SFA ;
- Les ouvrages
de
Camille
Enlart
et Louis Grodecki.
Ainsi
que de nombreuses études et monographies publiées par
des historiens de l’art.
Quatre
ouvrages de vulgarisation synthétiques et
remarquablement bien faits permettent d’apprendre le
b-a-ba de la lecture de l’architecture religieuse. Ces
recueils que je conseille aux amateurs, utilisent un peu
le principe de la méthode globale où on apprend à
reconnaître des formes (les mots) sans avoir besoin d’en
reconnaître les composants ni d’en comprendre l’utilité
(l’alphabet)
:
- "Principes
et
éléments de l’architecture religieuse médiévale" (Editions
Fragile) ;
- "L’art
roman"
et "l’art gothique" (Editions
Aedis) ;
- "Architecture
religieuse
romane" et "architecure
relogieuse
gothique" (Editions
Ouest France).
Et
je
n’oublie pas les merveilleuses impressions artistiques
et sensuelles qu’Auguste Rodin
a
développé dans son ouvrage "Les
Cathédrales de France".
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