About me

 






















romangothique@yahoo.com

 

      Comme beaucoup j’ai découvert au gré d’excursions et de voyages le charme des églises du Moyen Age, romanes ou gothiques. Sensible aux émotions qu’elles suscitent, j’étais intrigué par de multiples détails énigmatiques. Des amis, des guides, des conférenciers m’ont expliqué certains d’entre eux pour mieux en comprendre le sens et l’utilité. Tout cela m’a apporté des éclairages ponctuels, des flashs isolés sans liens entre eux. De nombreux ouvrages de vulgarisation m’ont éclairé sur le contexte historique, religieux, artistique et politique dans lequel ces édifices ont été conçus et construits.


      Pendant quelques années je visitai beaucoup d’églises dans toute la France en m’aidant de documents écrits par d’éminents historiens de l’art, français et étrangers. Certains donnaient parfois des explications techniques sur les principes adoptées et les solutions appliquées par les architectes d’alors.  Mais ces explications demeuraient insuffisantes pour satisfaire ma curiosité d’ingénieur qui me poussait à vouloir comprendre pourquoi telle disposition avait été retenue plutôt qu’une autre, pourquoi une solution appliquée durant plusieurs décennies avait été ensuite abandonnée, quels avaient été tous les moteurs de l’évolution qui ont conduit à ériger des édifices aussi impressionnants que Beauvais ou Amiens.


      Un aspect qui me gênait dans ces ouvrages était l’opposition, parfois brutale, entre le style roman et le style gothique qui laissait supposer qu’il y a eu une rupture à la fois dans les intentions de l’architecte et dans les techniques utilisées. Or l’histoire montre que la science et les applications techniques qui en découlent, évoluent de façon continue et que ce sont les effets de l’application des techniques qui peuvent provoquer la sensation de rupture visible par tout le monde. Je sentais donc le besoin de comprendre pourquoi et comment l’architecture des édifices religieux avait si fortement évolué du point de vue technologique durant trois siècles.


      Sur les conseils d’un ami j’ai commencé à lire les ouvrages de l’éminent architecte australien John James qui a consacré sa vie à étudier, sur le plan technique, la construction des églises romanes et gothiques françaises et notamment la cathédrale de Chartes. J’ai rapidement pris conscience qu’il me manquait les bases et les fondamentaux pour réellement bien comprendre son approche technique qui pouvait, a priori, répondre en partie à mes attentes.




      En 2008 la retraite me procura les loisirs et le temps suffisant pour tout reprendre à la base et me former méthodiquement aux fondamentaux de l’architecture religieuse médiévale. Les ouvrages techniques sur ce sujet sont peu nombreux. J’ai construit ma formation d’autodidacte sur l’étude approfondie de trois ouvrages que j’ai utilisés comme de véritables "supports de cours" et pas seulement comme des livres de lecture : Les Entretiens sur l’Architecture et Le Dictionnaire Raisonné de l’Architecture Française du XIème au XVIème siècle d’Eugène Viollet le Duc, L’Histoire de l’Architecture d’Auguste Choisy.


      J’ai complété cet auto-enseignement par l’excellente synthèse de Roland Bechmann (Les Racines des Cathédrales) ainsi que son étude approfondie du carnet de Villard de Honnecourt. Pour mieux comprendre la déplorable polémique lancée par Pol Abraham dans la thèse qu’il a écrite dans les années trente pour obtenir son diplôme d’architecte j’ai revisité mes connaissances en statique des solides et en résistance des matériaux à la lumière du cours professé à l’Ecole Polytechnique à la fin du XIXème siècle par Julien Pillet qui faisait alors autorité sur l’aspect théorique de la question. L’intérêt de cet enseignement ancien est qu’il accorde une place importante à la statique des maçonneries en pierre, sujet qui n’est plus d’actualité de nos jours.


      Enfin, d’autres ouvrages moins fondamentaux mais très riches d’enseignement ont complété mes connaissances, notamment celui de John Fitchen (The construction of gothic cathedrals). Rares sont les auteurs qui se sont préoccupés des techniques mises en œuvre par les bâtisseurs d’alors, notamment la technique des moyens de soutènement et d’étaiement nécessaires pour assurer la stabilité de l’édifice durant sa construction. John Fitchen est sans doute celui qui a tenté d’apporter l’éclairage le plus pertinent sur cette question malheureusement oubliée.




      J’ai poursuivi, et je poursuis encore, la visite du patrimoine religieux médiéval en France ainsi que les prises de vues, bien améliorées grâce à l’acquisition d’un matériel photographique performant et les judicieux conseils d’un ami photographe professionnel spécialisé dans la photo d’architecture.


      Je dispose d’une banque d’image plutôt confortable où, à ce jour, 580 églises sont illustrées à des degrés divers de pertinence. Cette banque d’image qui ne cesse de s’enrichir est une richesse fondamentale pour l’étude de l’architecture religieuse médiévale. Grâce aux milliers de photographies il est possible de comparer instantanément plusieurs édifices pour en déceler les caractères architecturaux, les spécificités, les remaniements ou les ajouts qu’il a subi, de distinguer ce qui est de l’ordre de la structure qui assure sa stabilité ou facilite sa construction de ce qui est élément de décoration qui favorise l’esthétique.


       Je suis heureux de mettre ces images à la disposition des amateurs d’architecture médiévale religieuse.